En communion de prière
Ce soir-là, dans le silence recueilli de toute la famille entrant à peine en prière, Maximilien, 4 ans à l’époque, se lève et sort, l’air digne, sans se retourner :
- « Ze suis en communion de prière… »
Ce temps familial privilégié avec le Christ est une constante et une respiration dans nos vies respectives forcément bien rythmées. Chez nous, avant même de rentrer en dialogue avec notre Invité perpétuel, ce moment est souvent l’occasion de digressions ou d’échanges posés, apaisés, avec nos enfants.
On rit beaucoup, on pleure parfois, on se confie, on s’écoute mieux…
Au-delà du fou rire qui suivit l’épisode, nous avons tous été marqués par la réflexion de ce petit bonhomme. Il l’avait certes entendue souvent de la bouche de ses parents, mais peut-être percevait-il aussi déjà intuitivement la nécessité pour les hommes et les femmes d’être unis comme les membres solidaires et uniques d’un seul corps.
Il devinait sans doute aussi que cette union ne peut se réaliser que grâce à Dieu lui-même, pourvu qu’on le veuille bien et qu’on lui donne toute sa place. Et quelle plus belle place puis-je donner à Dieu que dans mon dialogue avec lui dans la prière, l’avisant autant qu’il ne m’avise, le laissant m’unifier autant qu’il unifie son peuple et simultanément me décentrer pour me recentrer sur lui. Ainsi en est-il sans doute quand je prends la prière de quelqu’un pour la faire monter en son nom vers mon Seigneur.
Depuis ce jour, je pèse davantage mes mots quand j’assure un ami de ma communion de prière. Communier c’est engageant, prier aussi. Il n’y a que notre Maximilien qui pouvait, haut comme trois pommes, se dire en communion de prière avec nous… pendant qu’il jouait aux Playmobil.
Jean-Baptiste de Fombelle
Référence: journaliste à Bayard Service