Gratitude…
Alors qu’ils sont plongés dans une catastrophe sanitaire sans précédent, beaucoup semblent habités par un même sentiment de gratitude. Soignants, facteurs, éboueurs, livreurs et employés de supermarchés prennent figure de héros. « Le besoin d’héroïsme est exacerbé en temps de crise. Dans l’adversité, quand notre nouveau défi commun est la survie, « les héros nous tirent vers le haut, par leur exemple. Ils rassurent sur une humanité, un courage possibles. D’autant que l’héroïsme qui s’éprouve actuellement est « celui des humbles » : celui des brancardiers, des caissiers, des facteurs, des livreurs à vélo… L’héroïsme tient toujours « dans une double dimension. L’oubli de soi et le sacrifice : l’oubli de soi, pour l’intérêt général. Le sacrifice, lorsque la vie est en jeu. L’épidémie, en exposant ces métiers à une mort possible, agit comme un révélateur. » (Robert Redeker) « Les invisibles deviennent les essentiels, les jalons qui aident la société à continuer sa vie, au péril de la leur. Ces applaudissements à la fenêtre, ces gestes de solidarité sont donc une manière de remercier mais aussi de faire bloc. Ensemble. Unis par une même communauté de destins. » (Rébecca Shankland)
Des soignants racontent aussi les mots laissés par leurs voisins, leur enjoignant de déménager pour des raisons de sécurité. « Les applaudissements, ça ne nourrit pas. Ce sont surtout de salaires décents et de moyens dont nous avons besoin » (Marie, infirmière) « Cette reconnaissance tiendra-t-elle, après Resteront-ils aussi bienveillants ? »
La Croix